Douleurs pelviennes : sources et solutions

Les douleurs pelviennes représentent un motif fréquent de consultation en gynécologie, 5 à 20 % selon les études.

Ces douleurs peuvent être aigues ou chroniques, d’origine gynécologique ou non.

Quelles sont les causes de douleurs pelviennes ?

Les douleurs pelviennes aigues (évoluant depuis moins d’un mois) d’origine gynécologique peuvent être liées à une grossesse en cours, à une complication d’un kyste ovarien, à une infection génitale haute, etc. La réalisation d’un test de grossesse est le premier examen à réaliser chez une femme en âge de procréer et l’échographie pelvienne sera le plus souvent indispensable. Les causes de douleurs pelviennes aigues nécessitant une prise en charge en urgence sont la grossesse extra utérine, la torsion d’ovaire et l’infection génitale haute (salpingite). Les douleurs pelviennes aigues peuvent également avoir une origine non gynécologique. Elles sont le plus souvent d’origine infectieuse, urinaire (cystite, pyélonéphrite) ou digestive (appendicite, sigmoïdite). Les calculs urinaires peuvent aussi être une cause de douleurs pelviennes aigues.

Dans ces situations, une consultation urgente est nécessaire afin de guider la prise en charge. Celle-ci peut nécessiter d’orienter la patiente vers un service hospitalier d’accueil des urgences gynécologiques ou générales.

Quelles sont les causes des douleurs pelviennes chroniques ?

Les douleurs pelviennes chroniques (évoluant depuis plus de 6 mois) ont des origines diverses, gynécologiques, mais pas seulement.

La cause la plus fréquente en gynécologie est l’endométriose, avec des douleurs classiquement rythmées par les règles (cf. endométriose (lien)). Avec le temps, ce rythme dit cataménial peut disparaitre avec des douleurs qui deviennent permanentes, quel que soit le moment du cycle. L’adénomyose (considérée parfois comme une endométriose du muscle utérin) peut également provoquer des douleurs rythmées par les règles, souvent associées à des pesanteurs pelviennes et à des règles abondantes.

Alors qu’un kyste ovarien, un myome utérin sont chez la plupart des patientes non douloureux, chez d’autres, ils peuvent être l’origine de douleurs pelviennes chroniques.

Dans bien des cas, les causes classiques détaillées ci-dessus ne sont pas retrouvées et il faut rechercher des origines gynécologiques plus rares (varices pelviennes, malformations utérines, adhérences pelviennes post infectieuses ou post opératoires, douleurs fonctionnelles ovariennes dans le cadre de syndrome des ovaires polykystiques par exemple, etc.) et des origines non gynécologiques. En effet, toute douleur pelvienne chez la femme n’est pas nécessairement d’origine gynécologique et n’est pas nécessairement de l’endométriose ! La douleur peut avoir une origine urinaire, digestive, neurologique, rhumatologique, etc. Dans ces cas plus rares, une prise en charge par une équipe pluri disciplinaire est nécessaire. En particulier, dans le cadre des vulvodynies, des névralgies pudendales, des syndromes myofasciaux (et aussi pour certaines endométrioses particulièrement douloureuses), le rééducateur a une place primordiale.

Comment explorer les douleurs pelviennes chroniques ?

Lors de la consultation avec le médecin, l’interrogatoire et l’examen clinique permettent de rechercher les diverses causes possibles des douleurs. Le médecin détaille la localisation, l’intensité des douleurs. Il recherche également l’association éventuelle à des symptômes gynécologiques, urinaires ou digestifs, l’association à des douleurs durant les rapports sexuels (dyspareunies). Il est souvent nécessaire de faire intervenir un urologue, un gastro-entérologue, un rhumatologue, un neurologue, un radiologue, un médecin spécialisé en douleur.

La réalisation d’examens d’imagerie (échographie pelvienne, IRM pelvienne dans certains cas) permet d’aider à poser un diagnostic. Aujourd’hui en routine aucune technique de radiologie n’est capable de voir directement “le nerf qui fait mal”. C’est pour cela que le bilan des douleurs est si compliqué. Il faut raisonner en faisceau d’arguments, en hypothèses, combinant les données de l’interrogatoire, de l’examen clinique et de l’imagerie. Dès lors, il est possible de proposer une prise en charge adaptée à la patiente, personnalisée, médicale et/ou chirurgicale.

Quelle est la prise en charge des douleurs pelviennes chroniques ?

Les traitements sont très variés et peuvent comprendre un versant médical, chirurgical, radiologique interventionnel (embolisation de varices pelviennes par exemple) et très souvent fait intervenir des rééducateurs spécialisés (kinésithérapeutes ou sages-femmes). L’électrostimulation et les infiltrations peuvent parfois être utilisées.

L’impact psychologique de ces douleurs pelviennes chroniques est le plus souvent majeur. Il est indispensable d’avoir une équipe de psychologues à l’écoute de la femme au cours de sa prise en charge. Dans certains cas, un suivi en sexologie peut être nécessaire, pour prendre en charge la femme, voire le couple.

L’alimentation joue un rôle dans les douleurs pelviennes chroniques, une prise en charge diététique peut être très utile.

Enfin, l’acupuncture, l’hypnose et le yoga thérapeutique sont aussi des outils précieux à proposer à ces patientes souffrant de douleurs pelviennes chroniques.

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